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La loi de réforme pour la justice du 23 mars 2019 autorise la création d'un code de justice pénale des mineurs et met en place de nouvelles modalités de prise en charge des jeunes délinquants (mesure éducative d'accueil de jour, accueil temporaire en CEF...).

Qu'est ce qu'une MJIE :
Une mesure judiciaire d'investigation éducative a pour but d'évaluer la personnalité d'un mineur en difficulté, sa situation familiale et sociale, ses conditions de vie et celles de ses parents. Elle comporte des entretiens avec le jeune et avec sa famille. Elle aboutit à un rapport remis au juge

Expérimentation de la MEAJ ( Mesure Educative d'Accueil de Jour) :
Un arrêté du 11 septembre 2019 relatif à la mesure éducative d’accueil de jour (MEAJ) précise les conditions dans lesquelles celle-ci peut être prononcée et exercée à titre expérimental. Pour rappel, la loi de programmation et de réforme de la justice du 23 mars 2019 prévoit sa création. Ainsi la MEAJ vise à assurer l’accueil de mineurs en journée dans un objectif d’insertion sociale, scolaire et professionnelle, et constitue un intermédiaire entre le suivi en milieu ouvert et le placement. Elle est notamment préconisée pour accompagner les fins de placement, les retours aux domiciles, les sorties de détention… L’arrêté du 11 septembre fixe également la liste des services retenus pour expérimenter cette MEAJ. Il est consultable sur le site de la Cnape.

Résumé :
De longue date, on connaissait l'âge scolaire. Depuis deux décennies, on doit désormais faire avec l'âge sécuritaire. Il s'agit de cette période de la vie où les adolescents et les jeunes sont d'abord caractérisés par le prisme de la sécurité. A partir d'un lexique, de dispositifs, d'aménagements et d'institutions spécifiques, l'âge sécuritaire a pris progressivement de la consistance au point d'apparaître comme une évidence médiatique, une norme morale et un espace d'intervention politique prioritaire. A partir d'une étude documentaire puisant aussi bien dans des textes réglementaires que dans des extraits de presse, l'auteur examine la construction d'une nouvelle forme de perception de la jeunesse et de l'adolescence. Une conséquence de l'âge sécuritaire est de faire le deuil de l'idée d'éducabilité.
Sommaire :
Introduction : la jeunesse comme menace
1- La police des jeunes
2- Une justice de la rupture
3- La défiguration médiatique
4- Les usages sociaux des incivilités
5- Politique du dégagement
6- Le travail contre autrui

Résumé :
La violence des jeunes fait l’objet d’inquiétudes grandissantes. Dans les pays européens d’après-guerre, la cause de l’enfant en danger mobilisa l’opinion. Aujourd’hui c’est l’enfant dangereux qui est dénoncé, incarné par des figures comme le « jeune de quartier » ou le « jeune radicalisé ». Ce livre décrit et analyse les lignes de force de ce mouvement. Il tente d’expliciter qui sont ces jeunes délinquants ou violents et quels sont les actes ou les comportements qu’on leur reproche. La pénalisation des agissements turbulents juvéniles n’est pas l’unique solution, en dépit du recours croissant à la justice observé ces derniers temps. Il faut aussi pouvoir compter sur les adultes, les familles et les parents. Et comme l’optique punitive a souvent montré ses limites, il convient de redire la force et l’efficacité de la pratique éducative et de la prévention.

Sommaire :
Une thématique préoccupante : la « violence des jeunes »
La violence des jeunes dans l’histoire
Une évolution des comportements ou des perceptions ?
Les multiples visages de la violence
La fin du processus de civilisation ?
La proximité des auteurs
Un nouveau sujet : les victimes
Le baume judiciaire
L’enfant délinquant et la justice
La cause de l’enfant
Un autre regard sur la jeunesse
Débats sur la responsabilité
Responsabilité individuelle, responsabilité collective
La violence des jeunes : faits et auteurs
Les sources et les données : constats et enjeux
Les jeunes violents sont des adolescents
Principalement des garçons
Et souvent des pauvres
La délinquance et la violence d’exclusion
Deux autres types de délinquance juvénile
Quelles réponses à la violence des jeunes ?
La diversité des réponses judiciaires
L’impéritie des (grandes) politiques publiques
Les régulations collectives : mais où sont les adultes ?
Les régulations familiales : mais que font les parents ?
La voie de l’éducatif
Travailler auprès de jeunes délinquants ou violents
L’efficacité éducative en question
Le politique et le social
Bibliographie

Fruit de 10 ans de travail dans les quartiers nord de Marseille, la zone la plus pauvre d'Europe
Le livre est un témoignage brut et puissant du Marseille dont on entend parler mais que l’on ne voit pas.

Mot de l'éditeur : Philippe Pujol, prix Albert-Londres 2014, s’est fondu pendant dix ans dans le quartier le plus pauvre d’Europe, à Marseille.
Il sait fabriquer du cannabis coupé à l’huile de vidange. Il pénètre les HLM immondes, dégradés à dessein, où se pratique un culturisme stéroïdé, et repère les gosses guetteurs ou les nourrices planquées. Il se penche avec les flics de la BAC Nord, désabusés, sur les cadavres de minots de 20 ans assassinés, une Rolex à 5 000 euros au bras. Il écoute les plaintes des mères qui noient leur temps dans l’alcool et les médicaments.
Depuis 2004, il est l’un des rares à faire corps avec cette inhumanité-là. En toile de fond de cette grande misère, il décortique le système qui gangrène la région PACA : grand banditisme, corruption, clientélisme, conflits d’intérêts autant de facteurs qui d’année en année, contribuent à fabriquer ce monstre.

Née à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la prévention spécialisée a élaboré une doctrine d'action spécifique à destination des enfants et des jeunes en danger ou dangereux, plus largement des jeunes (et moins jeunes) en situation d'inadaptation sociale. Présents sur les territoires et misant sur l'éducabilité de leurs publics, les éducateurs de rue ont mis en place des pratiques originales et alternatives au travail social classique et ont été reconnus comme des acteurs clés pour prévenir la marginalisation. Mais depuis les années 1980, avec la prédominance dans le débat public des questions d'insécurité, de délinquance, d'identité et de radicalisation religieuse, un vent mauvais souffle sur la prévention spécialisée qui doit prouver son utilité et son efficacité.

Par un décryptage fin de ses ambitions, de ses pratiques comme de ses limites, Véronique le Goaziou met en lumière l'intelligence de ce métier : des postures, gestes, savoir-faire et techniques font des éduc's de rue des praticiens hors pair de l'accompagnement social et éducatif. Si les défis à relever ne manquent pas (insertion professionnelle, logiques de groupe, sorties de délinquance...), la prévention spécialisée met en œuvre une expertise indispensable pour que l'éducatif prenne ou reprenne une place forte dans les politiques sociales.

Cette analyse de la place de la prévention et de l'intervention éducative au prisme des impatiences de notre temps s'adresse à tous les professionnels socio-éducatifs, ainsi qu'aux décideurs et acteurs des politiques d'aide aux publics en difficulté.