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Réalisé par une praticienne-chercheure, cet ouvrage propose une analyse originale d'un nouveau rôle professionnel émergeant dans le champ de l'intervention sociale. Ce rôle avant-gardiste s'élabore au cours de la formation au Diplôme d'Etat d'Ingénierie Sociale, concomitant avec différents masters professionnels. Connaître et comprendre le rôle professionnel attendu et exercé par les cadres titulaires du DEIS permet de questionner l'évolution des logiques de recherche et de les reconsidérer afin de co-construire des connaissances en faveur de l'action.

Résumé :
De longue date, on connaissait l'âge scolaire. Depuis deux décennies, on doit désormais faire avec l'âge sécuritaire. Il s'agit de cette période de la vie où les adolescents et les jeunes sont d'abord caractérisés par le prisme de la sécurité. A partir d'un lexique, de dispositifs, d'aménagements et d'institutions spécifiques, l'âge sécuritaire a pris progressivement de la consistance au point d'apparaître comme une évidence médiatique, une norme morale et un espace d'intervention politique prioritaire. A partir d'une étude documentaire puisant aussi bien dans des textes réglementaires que dans des extraits de presse, l'auteur examine la construction d'une nouvelle forme de perception de la jeunesse et de l'adolescence. Une conséquence de l'âge sécuritaire est de faire le deuil de l'idée d'éducabilité.
Sommaire :
Introduction : la jeunesse comme menace
1- La police des jeunes
2- Une justice de la rupture
3- La défiguration médiatique
4- Les usages sociaux des incivilités
5- Politique du dégagement
6- Le travail contre autrui

Pendant longtemps, les équipes pluridisciplinaires ont utilisé la réunion de synthèse pour élaborer ou réactualiser les objectifs de l’action menée auprès des usagers. La loi de 2002 leur a fourni d’autres outils : le contrat de séjour, le document individuel de prise en charge ou encore le projet d’accueil et d’accompagnement. C’est à ce dernier instrument que les auteurs consacrent leur livre. S’ils proposent une véritable méthodologie, ils l’assortissent d’une réflexion théorique et éthique bienvenue concernant un dispositif aux contours et au contenu tellement flous et imprécis que chacun peut le décliner à sa convenance. Tout projet nécessite une observation objective de la situation. Mais, cette quête se heurte à bien des risques : réduction de la personne à ses symptômes ; usage inconsidéré de grilles d’analyse amalgamant un agrégat de critères et ce qu’ils sont censés représenter ; tentative de compréhension de la problématique d’autrui, négligeant le droit inaliénable de tout un chacun à un espace de subjectivité non maîtrisable, non quantifiable et non contrôlable. Le projet devrait certes associer l’usager. Mais, doit-on, pour autant, le convier à la réunion destinée à le concevoir, au risque d’appauvrir le temps d’élaboration des professionnels ? Sa co-construction confronte à plusieurs temporalités. Il y a celle d’une institution de plus en confrontée aux exigences comptables et celle des professionnels tenus de prendre du recul, de différer et de prévoir. Mais aussi, celle des usagers qui ont leurs propres attentes, aspirant à l’immédiateté ou à la temporisation. Ce sont toutes ces questions, et bien d’autres, qui, abordées ici avec pertinence tout au long de l’ouvrage, permettent de placer en perspective la gestion du projet personnalisé, en respectant toute sa complexité.